Il
est évident que, dans cette histoire, je ne suis
pas objectif : je vais évidemment avoir tendance
à défendre ma passion. Il est de même
évident qu'un parent qui a perdu son enfant dans
un suicide n'est pas, lui non plus objectif.
Il
y a en effet des centaines de suicides d'adolescent
tous les ans, suicides qui sont, la plupart du temps,
inexplicables et inexpliqués. La douleur pour
les parents n'en est que plus grande. Si l'adolescent
était sportif, il ne viendrait à personne
l'idée de considérer le sport comme responsable
de son décès. Par contre, si il était
rôliste, pratiquant une activité étrange
et méconnue, le Jeu de Rôle est systématiquement
considéré comme la cause du drame. Les
parents se sentent moins responsables (et qui leur en
voudrait ?), ils peuvent reporter leur colère
sur quelque chose, s'investir dans une association militant
contre le Jeu de Rôle...
Certes,
mais le JdR n'est, dans ce cas, qu'un bouc-émissaire
Et
ce n'est pas moi qui le dit, c'est un membre des Renseignements
généraux à qui l'état a
confié une enquête sur le sujet il y a
quelques années.
Le
rapport des RG
Je
n'ai pas trouvé de sites Internet où ce
rapport soit consultable (si vous en connaissez un,
merci de me le faire savoir) mais la conclusion était
favorable au JdR. L'enquête a montré qu'a
chaque fois qu'il y avait eu un drame, il y avait toujours
des problèmes sociaux et/ou psychologiques
qui existaient avant la pratique du JdR. En fait,
même si ces personnes n'avaient jamais fait de
Jeu de Rôle, il y aurait certainement eu un drâme
quand même.
Voilà
pourquoi aucune décision politique n'est intervenue
pour interdire les Jeux de Rôles : c'est tout
simplement qu'il n'y avait rien à leur reprocher.
Comment
le Jeu de Rôle peut il être associé
à ces drames ?
Je
me suis beaucoup renseigné sur ces événements
et je vous livre ici la façon dont je pense qu'ils
se déroulent. Ceci est mon analyse et elle n'engage
que moi, mais elle est construite en grande partie sur
le rapport précédemment cité.
En
général, la situation est la suivante.
Les victimes sont très souvent des personnes
fragiles, mal dans leur peau, rejetées, etc.
Ce sont en général des ados en perte de
repère, souvent en échec scolaire ou avec
des problèmes relationnels avec leurs parents,
ceux ci étant en instance de divorce ou n'importe
quelle autre situation dramatique.
Bref,
la victime est persuadé que sa vie est ratée,
gachée ou, au moins, très décevante.
Puis
elle découvre le JdR qui lui offre la possibilité
de s'évader en se glissant dans la peau d'un
personnage imaginaire dans un monde fabuleux. Le JdR
devient donc un refuge, un échappatoire.
Seulement,
cela ne se fait pas du jour au lendemain. La pratique
du Jeu de Rôle nécessite beaucoup de temps
et l'évolution est progressive. Ensuite, tout
se passe dans la tête de la victime... =>suite.